dimanche 17 octobre 2010

Jean Balladur inédit et édité



Je reçois par la Poste un joli petit livre consacré à l'œuvre de Jean Balladur à la Grande-Motte, le voici :
Jean Balladur et la Grande-Motte
L'architecture d'une ville
collection duo
édition DRAC Languedoc Roussillon 2010
Il m'a été envoyé par Michèle François qui signe certains des textes. Je la remercie pour cela.
Ce livre est une vraie mine pour les amateurs que nous sommes tous sur ce blog de cette ville incroyable malheureusement un peu abîmée aujourd'hui.
Mais ce livre est le signe certain d'un regain d'intérêt pour ce site exceptionnel et nous montre les prémices d'une vraie action de protection puisque la ville a reçu le label "Patrimoine du XXème siècle" non pas pour un bâtiment isolé mais bel et bien pour l'ensemble de la ville. Ce qui est, je crois, assez unique en France.
Il faudra que Royan suive cet exemple même si l'unité urbaine y est moins constituée dans ce cas.
Ce que l'on apprend dans ce remarquable ouvrage c'est d'abord l'histoire de la ville, sa construction mais aussi l'attachement de son architecte à son œuvre, ne la lâchant jamais, vivant même sur place pour suivre son évolution et juger de ses propres théories. Si la Grande-Motte est l'œuvre à n'en point douter de Monsieur Balladur, ce livre m'a aussi rappelé que la ville est constituée d'un ensemble varié d'interventions d'autres architectes et d'artistes plasticiens, peintres, sculpteurs, fontainiers, qui ont également contribué à l'image de la ville.
Des noms que je ne connaissais pas m'apparaissent maintenant comme importants et c'est une belle manière de leur rendre hommage que ce livre.
Il y a Pierre Pillet le paysagiste qui a su répondre à la demande de l'architecte d'une ville verte et piétonne, il y a Michèle Goalard, Albert Marchais, Joséphine Chevry qui constituent une œuvre sculptée urbaine de grande ampleur.
Albert Marchais est l'artiste qui avait fait ce mur peint étonnant sur l'Hôtel Frantel (Mercure), détruit sans ménagement et sans autorisation par les nouveaux propriétaires. Une honte.
Cela est d'ailleurs le signe que parfois une grande richesse peut produire un effet curieux : un désintérêt comme si le grand nombre des œuvres permettait le sacrifice de quelques-unes...
Il nous faudra donc être vigilants sur l'avenir de la Grande-Motte.
Mais l'ouvrage est aussi un très beau guide parsemé à son tour d'une iconographie inédite et riche, de plans, de listes des œuvres et il s'avérera utile pour une nouvelle occasion de découvrir ou redécouvrir cette ville superbe.
Et, quand je vous aurai dit qu'il est gratuit et disponible sur simple demande, vous vous précipiterez pour l'obtenir en n'oubliant pas de remercier de ce très beau travail éditorial la Direction des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon.
Merci Michèle François.
Faites votre demande ici :

D.R.A.C Languedoc-Roussillon
5 rue de la Salle de l'Evêque
CS 49020
34967 Montpellier cedex 02

Pour fêter cet événement, je vous propose une petite série de cartes postales encore inédites sur ce blog de notre belle Grande-Motte :


Carte postale Combier, le Babylone par Monsieur Vignal architecte. A noter que l'éditeur nous donne Bureau d'étude à Neuilly sans plus de précision.
Ce Babylone est absolument spectaculaire et beau.


Une édition d'Art Yvon expédiée en 1971 nous montre les immeubles pyramidaux (sic).
Quel point de vue !


Une édition de France expédiée en 1976 nous montre la plage et la rangée d'immeubles donnant sa silhouette à l'horizon de la Grande-Motte. J'aime la présence des rochers au premier plan comme des cousins minéraux de nos beaux immeubles.


Entre ciel et mer, cette édition du Soleil joue de plusieurs vues. Le correspondant aime le vent frais et ses nuits calmes... heureux homme... La carte fut expédiée en 1989.


Une très belle vue sur la place et les immeubles "St-Clair" grâce à cette carte postale Combier.
On admirera le beau volume sur le sol et on regrettera les déjà trop nombreuses toiles des commerçants. La carte postale nous donne Monsieur Albert Cane à Beaulieu-sur-Mer comme architecte de ces immeubles.
Cette vue du port nous montre la ville de l'an 2000 et le Quai Meynier. On doit cette carte postale superbe à l'éditeur Mar. A droite l'un des bâtiments qui échappa malheureusement au traitement pyramidal : l'Hôtel Frantel (Mercure). C'est pour lui qu'Albert Marchais avait réalisé un beau pignon peint, détruit aujourd'hui. On remarque aussi à gauche le chantier du Palais des Congrès.


Cette autre vue d'avion nous montre aussi la ville de l'an 2000 grâce encore aux éditions Mar.


Nous sommes redescendus sur le sol avec cette carte postale qui nous montre la Maison de Convalescence et de Repos. La carte postale est une édition des Photographies Industrielles et Publicitaires Claude O' Sughrue. Cette carte nous donne le nom des architectes messieurs Almayrac, Gallix et Vincent.
Bien dans l'époque avec sa décoration de plaques de béton moulé, ses décrochements successifs et son arc sur le toit, il s'agit à n'en pas douter d'un assez beau morceau. La carte fut expédiée en 1982 et le correspondant trouve sa maison de repos très belle !


Depuis le Village Vacances Famille dont on sait le très bon goût architectural à l'époque voici une vue assez rare de la Grande Motte. Elle nous est donnée par une édition Yvon datée de 1978. Elle nous donne : Etang du Ponant, le port. Et nomme l'architecte Mr BaLadur avec un seul L !
Je fais aussi parfois cette erreur !
Mais de qui est la petite sculpture de métal ?


Pour finir en beauté, la chapelle de la Grande-Motte. Monsieur Balladur n'est pas nommé sur cette carte postale Mar mais c'est bien l'architecte de cette très belle construction aujourd'hui quasiment invisible sous les ombres des pins.
Pour conclure, on ne se lassera pas de la richesse de la Grande Motte, de son équilibre entre constructions et végétalisation et le Comité de Vigilance Brutaliste restera à l'écoute de l'évolution de la protection nécessaire et urgente de cette rareté patrimoniale française.