lundi 8 novembre 2010

courbe des riches, courbe des pauvres



Voyez comme l'image d'une carte postale permet de croire à la réalité de proximité de deux architectures.
Voyez comme une forme peut servir deux programmes, l'un de prestige, l'autre social.
Voyez comme le bord de mer offre l'indifférence à la forme alors que le sol du bassin parisien fait monter cette forme comme indésirable.
Je le répète il s'agit d'images car la vérité architecturale n'est évidemment pas aussi simple mais tout de même il est troublant qu'une courbe infinie génère luxe et volupté à Villeneuve-Loubet alors qu'à Gennevilliers on parlera de muraille de Chine.
Les deux architectures monstrueuses en un certain sens savent faire de cette beauté le point de leur intérêt.
Comme indifférentes à leur lieu, comme constituées d'une force propre, elles font le paysage, sont des falaises infranchissables.
Je les aime toutes les deux pour cela.
Mais j'aime, il me faut l'avouer, surtout leurs images. Je ne sais rien de leur vérité spatiale, de la vie qu'elles offrent.
J'imagine à Marina le ciel grand, l'horizon lointain et la construction dans le dos finalement comme un casier à balcons.
L'autre se veut égalitaire, pratique et moderne au sens d'un minimum commun de confort.
Le vent au pied des deux doit être le même et la mer apaisante de Marina Baie des Anges doit être à Gennevilliers remplacée par les voisins. Parfois la mer est calme, parfois elle est bruyante et tumultueuse...
Et comme le dit un habitant du Luth sur un site de la ville :

"Le bruit de l’autoroute toute proche nous donnait l’impression d’être au bord de la mer."

Alors j'apprends aussi que le Luth serait l'œuvre des architectes Auzolle et Zavaroni.
Monsieur Otello Zavaroni, architecte cela ne vous dit rien ?
C'est l'architecte de l'église de Foucarmont que nous avons vue ici.
Les architectes de Marina Baie des Anges sont messieurs Minangoy et Marot.

Villeneuve-Loubet Marina Baie des Anges, édition Y.P.A

Gennevilliers, Résidence du Luth, édition Lyna pour Brisset Presse Papeterie 1975

Gennevilliers- Le Luth édition Raymon.