mardi 25 janvier 2011

pour avoir froid

Des fois, je ne trouve pas.
Rien à faire la toile reste muette sur certains bâtiments.
Me restent alors les cartes postales et l'image qu'elles portent, ce qui vous en conviendrez est finalement la raison même de ce blog.
L'image.
Voici un bel exemple :


Cette carte postale de Puy-Saint-Vincent (Hautes Alpes), station 1600 est parfaitement composée.
Du premier plan à l'horizon montagneux, le photographe a su jouer de l'espace de la station en faisant de la pente le lieu d'une profondeur de champ construisant son image du détail animé au gigantisme rocheux.
Beaucoup de touches de rouge sur les vêtements et les sièges : les skieurs comme posés au milieu d'une place de village ou sur une plage font une pause détendue.
Puis une surface blanche laissée vide se découpe grâce à une architecture dure mais belle, faite d'une dégringolade de bâtiments alternant dans ce qui semble une belle modénature le blanc et le noir.

Ce mouvement construit et artificiel vient jouer avec la montagne qui lui oppose sa liberté formelle.
Pourtant le contraste est beau et laisse monter doucement une progression entre un noir et blanc vers un gris bleuté et poudreux de la roche puis finalement le bleu du ciel rayé de blanc.
Voilà donc encore un exemple d'une carte postale à la composition riche, affirmée sachant inventer (interpréter ?) l'espace et le lieu.
Je ne sais rien justement de ce lieu.
C'est-à-dire que pour moi, cette carte postale est le seul moyen d'accès à cet espace pour l'agrandir ou l'interpréter.
Il n'y a pas dans cette image d'abandon du photographe, pas de regard indifférent ou hasardeux. Et son anonymat renforce en moi son sens de l'image. Il compose.


La petite silhouette du piéton qui traverse au loin l'image, son placement accentue encore l'équilibre parfait d'une image populaire.
Si parmi vous certains connaissent le nom de l'architecte ou celui du photographe de chez Théojac l'éditeur, je suis preneur.