dimanche 17 avril 2011

arlequin 7


Sylviane était heureuse.
Toute sa jeunesse elle avait rêvé de Cannes, des acteurs, de la vie de cinéma.
Et aujourd'hui, elle était là, un verre de jus d'orange à la main sur l'un des balcons de l'hôtel Splendid à Cannes.
Elle savait que dans cette ville on peut mettre un maillot de bain un rien boudinant et garder en même temps tous ses bijoux en or.
Elle avait demandé la même coiffure que Charlotte Rampling.
Elle savait que dans cette ville, les photographes aimaient bien d'un coup de flash puissant faire ressortir la carnation un rien étrange des corps bronzés d'avance à Paris.
Mais Sylviane s'en moquait. Elle était bien là, elle.


Ah si les copines de St-Michel-sur-Orge pouvaient la voir, elles seraient bien jalouses !
Elle avait dit, Sylviane, que rien ne l'arrêterait, qu'elle voulait cette vie de luxe sur la Côte. Elle avait bien réussi finalement et parfois même elle se demandait si c'était bien elle, là sur le balcon.


Elle avait rencontré Roberto alors qu'elle était serveuse au Bowling du complexe Charras. Il ne lui avait pas plu tout de suite mais il était revenu plusieurs fois avec l'équipe technique du tournage d'un Soap italien. Roberto était un simple assistant décorateur à ce moment là, rien de plus mais cela avait suffi à Sylviane pour imaginer toute une vie.
Roberto était venu la chercher trois fois à 2 heures du matin à la fin du service de Sylviane. Et puis ils avaient tous deux épuisé les distractions du complexe Charras : patinoire et piscine. Sylviane ne voulait pas trop s'afficher avec Roberto au bowling car, après tout, c'était son lieu de travail.
Mais le tournage finissait bientôt et toute l'équipe italienne allait repartir. Sylviane ne crut pas avoir ce courage de tout laisser tomber ici. Pourtant elle le fit car elle sentait bien que sa vie, sa vraie vie, celle partagée avec les stars des magazines qu'elle achetait pourrait bien débuter comme ça.
Et voilà Sylviane quelques mois après à l'auberge du Val de Saône "chez Berthe" pour un mariage étonnant.


Elle croyait facilement Sylviane que le luxe, le vrai, c'était de grandes salles, beaucoup d'invités et une pièce montée un peu ridicule. C'était comme ça : Sylviane ne connaissait pas bien l'échelle des valeurs.
Et si Roberto était devenu l'accessoiriste préféré de réalisateurs ce n'était que pour des émissions de la télé italienne. Mais qu'importe pour Sylviane. Elle profitait de son mariage. Et Roberto des serveuses...
Sylviane, elle disait toujours qu'elle aimait la vie, le soleil et les chiens.
Sylviane aimait beaucoup, beaucoup de choses.
Ses nouvelles amies disaient d'elle qu'elle était toujours heureuse. Et c'est vrai qu'il lui suffisait que Roberto, le soir très tard, lui raconte qu'il avait aperçu sur le plateau de l'émission Claudia Cardinale pour que Sylviane croit avoir partagé quelque chose avec elle.
Pourtant elle sentait bien Sylviane que Roberto était toujours un peu loin, un peu en retard, un peu fatigué, un peu distant.
Sylviane voulut ignorer longtemps cette impression.
Mais l'année dernière, Sylviane en entrant à l'hôtel Noga Hilton compris que Roberto ne s'occuperait plus d'elle.


Elle vit l'hôtel de jour pour la dernière fois.
La nuit tomba.


La petite automobile américaine un rien prétentieuse de Roberto s'arrêta devant l'hôtel. Il n'était pas seul.
Sylviane si.
On ne la retrouva pas. Jamais.
Certains affirment pourtant qu'ils l'ont vue à Saint Michel sur Orge. Elle aurait changé de nom.

Hotel Splendid
édition Aje

St-Michel-sur-orge
Résidence la Source
architectes : Paul Guesdin D.P.L.G à Vanves
Edouard Hartane D.P.L.G à St-Mandé
édition Combier

Courbevoie, complexe Charras
abeille-cartes éditeur

auberge du Val de Saone
Seveux
Photo studio André.

French Riviera, Cannes Le Noga Hôtel
édition Prestige Mar

Palais Croisette, Cannes
édition Binucci, Photo Scoop






Royan, promenade autour du marché

Si nous allions ce matin faire nos courses au marché de Royan ?
Voici une petite sélection pour ce faire.
On commence avec une carte postale qui nous met dans l'ambiance puisque tout simplement le marché n'est pas... construit !


Cette carte postale Elcé datée de juillet 1956 (Claude avait un mois !) nous montre une vue de la Nouvelle Ville. En bas de l'image, le terrain de construction du marché et d'ailleurs aucun signe de sa future construction à part quelques tas de gravats et une palissade (?)


Le portique lui-même n'est pas encore construit et donc pas encore démoli. La plus belle Ville du Monde est donc en chantier et toute neuve.
Attention le voilà !
Notre beau marché.


Une magnifique carte postale Théojac en photographie véritable nous le montre superbement blanc de lumière.
N'est-il pas l'un des plus beaux marchés qui soient ?
Et en couleur :


Cette carte postale Yvon expédiée en 1983 nous donne même le nom des architectes : M. Simon et M. Morisseau. On remarquera l'état de la coquille toute grise en attente d'une nouvelle peinture. Et les lecteurs de bandes dessinées regarderont la camionnette Tintin du vendeur de journaux.


Et avec toutes les beautés architecturales de Royan :


La carte Tito présente en effet les grandes constructions de la cité balnéaire : le marché, l'église, le casino et le front de mer.
Faisons un bilan : le marché est restauré, le casino est détruit, le front de mer est défiguré et l'église on s'en occupe avec L'A.D.E.R, Association de Défense de l'Eglise de Royan.
Bref... un bilan patrimonial mitigé qu'il faudra reprendre en main.
Sauvons ce qu'il reste de Royan.