mardi 1 mai 2012

J.N. Duchâteaux, photographe

Me revient l'envie d'évoquer ceux qui cadrent nos cartes postales : les photographes.
Il reste pour moi difficile de saisir ce qui, dans nos cartes postales, appartient réellement à leur travail, leurs idées d'un lieu et ce qui est une demande, une commande ou encore une forme d'école, d'habitude du genre.
Même si tout au long des articles de ce blog, je tente de démontrer que la photographie de cartes postales est bien plus libre que ne le laisse croire le cliché que l'on peut en avoir, il n'en reste pas moins que je n'ai aucune preuve directe de ce fait si ce n'est les images elles-mêmes. Je n'ai, en fait, aucun témoignage direct de photographe de cartes postales.
Voyons ces deux cartes postales de Créteil et des "choux" de Monsieur Grandval :
















Toutes deux aux éditions Raymon, elles nous montrent bien ce morceau de ville de manières très différentes. L'une depuis la hauteur vise l'implantation des tours, leur intégration à un plan d'urbanisme et nous offre une vue aérienne dont il faudra se demander si elle est prise d'avion ou prise depuis un autre immeuble. On remarquera d'ailleurs la qualité du traitement de ce paysage, sa cohérence.
L'autre, prise depuis le sol, range les tours dans un paysage à hauteur d'homme, indique un premier plan "champêtre" et place les constructions à l'horizon indiquant ainsi en quelque sorte un espace libre et vaste. L'eau est toujours un élément important pour alléger une image d'architecture offrant un caractère naturel, bucolique avec le jeu des reflets : c'est la ville à la campagne.
Rien dans ces deux images ne s'oppose réellement, aucune des deux images n'est accusatrice bien au contraire on sent une attention à vouloir simplement montrer les lieux. Mais cette neutralité pourrait bien être non pas le hasard d'une photographie de passage mais bien un "objectif" de ce genre.
Nous avons de la chance : ces deux cartes postales sont signées du même photographe Monsieur J.N Duchâteaux.
Lui seul pourrait nous dire le contenu exact de la demande de l'éditeur et sa marge de manœuvre vis-à-vis des espaces qu'il devait ainsi immortaliser et offrir à la reconnaissance des habitants et des visiteurs. On remarque aussi que l'éditeur a bien retravaillé le ciel sur l'une des deux et pas sur l'autre. Comme si parfois, la réalité du moment rejoignait la réalité du genre photographique. Il doit faire beau sur les cartes postales. Il me faudra inventer une maison d'édition de cartes postales de lieux pris sous la pluie... Facile en Normandie : "les éditions de l'averse, les éditions de la pluie !"
J'en profite pour signaler que les cartes postales, à part la neige tombée (et non tombante) ne parlent que peu des phénomènes météorologiques. Il y a bien quelques cartes postales de tempêtes en bord de mer mais ce sont les vagues se brisant sur les jetées qui sont visées.
Revenons à Monsieur Duchâteau, photographe des éditions Raymon. Posons-lui les questions directement et attendons que la magie d'internet nous permette d'avoir ses réponses :
Quelle formation de photographe aviez-vous ? Faisiez-vous d'autres types de photographies en même temps (journalisme, portrait, art) ? Aviez-vous un travail personnel ? Etait-il lié directement à votre travail pour les cartes postales ? Aviez-vous des photographes comme références ? Choisissiez-vous les lieux, aviez-vous une sorte de cahier des charges ? Discutiez-vous des points de vue avant de les viser ? Travaillez-vous avec des cartes, des plans ? Etiez-vous indépendant des éditeurs ? Quel contrat professionnel aviez-vous ? Quelle exclusivité ? Quel rapport aviez-vous avec les architectes, les urbanistes ? Avez-vous photographié sous leurs ordres, leur regard ? Participiez-vous à la retouche ? Aviez-vous un "droit" de retrait ? Avez-vous gardé des archives ? Pensez-vous que la photographie du monde contemporain soit différente des vues de patrimoine ? Quel place accordiez-vous à l'animation des vues ? Etiez-vous un utilisateur (habitant) de ce type de lieu ? Veniez-vous là en "safari" ? Aimez-vous vos images ? Ces architectures ? 
Nul doute que Monsieur J. N. Duchâteau va nous répondre...